Mila

 

Population : 720.000 habitants

Communes de Mila : 32

Ahmed Rachedi, Ain Beida Harriche, Ain Mellouk, Ain Tine, Amira Arras, Benyahia Abderrahmane, Bouhatem, Chelghoum Laid, Chigara, Derradji Bousselah, El Mechira, Elayadi Barbes, Ferdjioua, Grarem Gouga, Hamala, Mila, Minar Zarza, Oued Athmania, Oued Endja, Oued Seguen, Ouled Khalouf, Rouached, Sidi Khelifa, Sidi Merouane, Tadjenanet, Tassadane Haddada, Telerghma, Terrai Bainem, Tessala Ldematai, Tiberguent, Yahia Beniguecha, Zeghaia,


Mila, un musée à ciel ouvert

Mila à 464 m d'altitude est situé sur un petit affluent du Rhummel. Mila fut une ville importante dans l'antiquité, elle s'appelait Milev. Avec Cirta (Constantine), Chullu (Collo) et Rusicade (Skikda), elle formait une confédération, dite des Quatre colonies, dont le territoire était très vaste.

Vers 360 elle eut pour évêque St Optat, auteur d'un traité célèbre contre les Donatistes, fort nombreux à cette époque en Afrique.

En 904, elle fut reprise par les Berbères Kotoma aux Aghlabides qui l'occupaient.

 

La fondation de la ville de Mila remonte au 3ème siècle de l’ère chrétienne ; elle aurait été fondée en 256 ap-JC ; selon certains historiens.Elle fut l’un des quatre grands castellums qui assuraient la protection de Cirta Régina (Constantine) aux cotés de Rusicade (Skikda), Chulu (Collo) et Cuissilium (Djemila) ; cette ville a pris plusieurs noms dans sa longue histoire. La mémoire écrite lui en retient entre autres ceux de Milev, Mulium, Molium, Médius, Milo ou Mila.

Dans la guerre contre les Vandales ; Mila fut conquise par Bélisaire ; sous l’empire de Justinien ; ce grand batisseur ; qui y construisit de grands monuments à pierres taillées dans les montagnes environnantes. Des acqueducs et de vastes jardins apparurent. La ville est d’ailleurs jusqu’à présent clairsemée de jardins. La cité conserve encore les pans de murs ou de colonnes de la vieille cité romaine.

Milev fut affublée de l’épithete de «Reine des céréales et du lait ». Léon l’africain ; ce géographe arabe du 16ème siècle ; convertisous le pontificat de Léon X ; affirme qu’elle fut construite par les romains et se trouve à 12 milles de Constantine ; distance certes inférieure de l’actuelle ; mais n’en est pas tellement éloignée. Le géographe parle du mur qui entoure Mila fut également le siège de deux conciles chrétiens tenus en août 402 et octobre 416 le dernier concile a été tenus par Saint Augustin ; la christianisation de la région s’est faite à grande échelle après la défaite des Vandales par les Byzantins. Cette présence Byzantine a duré jusqu’en 674 ; soit 55 ans ; après l’Hégire ; date à laquelle elle fut conquise à nouveau par Abou Mouhadjer Dinar qui y séjourna pendant deux ans. Certains lui attribuent la construction de la mosquée de «Sidi Ghanem» l’une des plus vieille mosquée d’Algérie, au minaret de 365 marches. Son emplacement a été révélé par des fouilles dans l’enceinte de l’église romaine. Au 10ème siècle, Mila a joué un grand rôle, elle fut la première principauté des Aghlabides conquise par les Koutamas, ces tribus guerrières de ces régions montagneuses.

A la naissance de la civilisation fatimide Abou Obeïd Allah le chiite en a fait le point de départ d’une civilisation qui s’étendra jusqu’à Damas et maîtrisera totalement la méditerrannée et ses provinces septentrionnales, construira les deux plus grandes flottes de l’époque de 200 batîments chacune.

A l’époque turque ; la région de Mila relevant du Beylik de l’est a connu des troubles permanents en raison de la lourdeur du kharadj imposé aux habitants par le pouvoir du Bey. Cette instabilité n’a pas empêché les mariages mixtes dont se caractérise particulièrement la ville de Mila. La ville recèle d’énormes trésors en poteries, monnaies, statuts et autres vestiges révélant une histoire riche.

Mila d’aujourd’hui est le chef lieu de la wilaya du même nom. On peut distinguer trois parties différentes : la ville entourée d’une enceinte et malgré le départ de ses habitants elle est toujours vivante. Toutes les maisons sont anciennes et les ruelles sont pavées et tortueuses on peut voir encore l’entrée romaine, la fontaine "Ain El Bled", des zaouiates, une citadelle qui fut utilisée par les Français comme caserne mais ils sont sujettes aux actes de déprédition. Juste à côté des vergers séparant l'ancienne ville de la nouvelle. Cette dernière est constituée d'anciennes maisons de l'ère coloniale. Au centre de cette partie, on trouve un merveilleux jardin public où des arbres centenaires sont le refuge des cigognes, des allées, des fleurs de toutes sortes, une gloriette, une statut représentant un petit enfant avec un veau. Avant on pouvait voir des gazelles mais avec le temps elles ont disparu. La dernière partie est uniquement composée de batiments ce qui a un peu fait perdre à la ville son charme et ses champs de blé dont elle en était fière. On peut remarquer ça et là des villas de charmantes petites maisons et même des édifices qui changent la monotonie des batiments comme le siège de la wilaya, l'hotel des finances et les bureaux de la C.N.R.

En quittant Mila par le nord on peut admirer un paysage fascinant après 25 km juste après le barrage de Béni Haroune. Des montagnes, des chutes d'eau et un Hammam naturel (Beni Haroun) on peut prendre un bain et déguster de succulentes brochettes.

 

 


A Mila est né le docteur Etienne Sergent (1878-1948) qui, avec son frère, le professeur E.Sergent, directeur de l'Institut Pasteur d'Algérie organisa la lutte contre le paludisme et les maladies infectieuses en Algérie.


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